Netzwerk Phänomenologische Metaphysik

Genèse d'un discours nouveau sur la peinture de paysage. La réception du "Moine au bord de la mer" de Caspar David Friedrich (1808-1810)

Élisabeth Décultot

pp. 143-153

L’apparition du Moine au bord de la mer en 1810 (peu de temps après le Retable de Tetschen) a redonné un nouveau souffle au débat sur la peinture de paysage né quelques décennies auparavant en Allemagne. Le tableau a contribué à l’élaboration d’une herméneutique picturale nouvelle, susceptible de rendre compte de sa radicale modernité. Le Moine bouleverse en effet considérablement les règles du genre : ouverture de l’espace sur l’infini, dépouillement des marges, superposition horizontale des plans, absence d’élément narratif, rôle réflexif de la Rückenfigur. Cet ébranlement des conventions iconographiques a généralement déconcerté les contemporains (tels Goethe, Johanna Schopenhauer, Christian August Semmler, Marie Helene von Kügelgen), qui ont cherché sans succès à projeter sur la toile des catégories empruntées à la tradition antérieure. Seul Kleist, en réécrivant et en modifiant considérablement un article de Brentano et d’Arnim sur le Moine au bord de la mer, a su élaborer une herméneutique nouvelle qui restitue sa dimension à la fois tragique et réflexive.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.620

Full citation:

Décultot, �. (1997). Genèse d'un discours nouveau sur la peinture de paysage. La réception du "Moine au bord de la mer" de Caspar David Friedrich (1808-1810). Revue germanique internationale - ancienne série 7, pp. 143-153.

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