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Avec la seconde édition de l'Essai sur la mal, les références de Nabert à Kant apparaissent autrement qu'il y a quinze ans. Elles permettent de mieux mesurer les différences entre les deux auteurs, à la lumière de certains textes du dernier Nabert publiés en 1966, et grâce à une meilleure connaissance de la philosophie kantienne de la religion. Elles font voir aussi comment s'établit chez chacun la relation entre le mal et la justification et surtout comment cette relation commande d'un côté l'affirmation du mal radical, de l'autre celle d'un mal injustifiable. Nabert passe sous silence les éléments proprement religieux du texte de Kant. Il ignore aussi les aspects sociaux du mal radical kantien alors même qu'il médite sur la sécession des consciences. C'est que Nabert entend se cantonner à une réflexion portant sur l'expérience là où Kant procède à une interprétation de symboles religieux, fondée sur la « foi réfléchissante ».

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