Netzwerk Phänomenologische Metaphysik

Révolution des jardins et culture du souvenir

Günter Oesterle

pp. 19-29

Pour étudier la différence entre le jardin à la française et le jardin à l’anglaise, la présente contribution n’a pas recours à l’opposition idéologique traditionnelle, formulée à l’époque, entre pouvoir/représentation d’un côté et liberté/imagination de l’autre. Elle s’appuie au contraire sur la distinction entre la mémoire, en tant que procédé mnémotechnique induisant des choix moraux clairs, et le souvenir comme imagination et mémoire créatrice. Tandis que dans le jardin à la française le statut du promeneur est immédiatement transparent dans le jeu du regard qui permet de voir et d’être vu, le jardin à l’anglaise permet de mettre en avant une signification invisible, à laquelle une nouvelle élite en train de se constituer ne saurait accéder que par sa culture. Le passage de la perception intérieure d’une technique de mémorisation à un exercice du souvenir guidé par l’imagination a d’indéniables conséquences sur la perception des objets extérieurs, sur la perception esthétique de l’espace et du temps, et joue un rôle important dans la constitution de la subjectivité.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.601

Full citation:

Oesterle, G. (1997). Révolution des jardins et culture du souvenir. Revue germanique internationale - ancienne série 7, pp. 19-29.

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